
Aujourd’hui, vous saurez enfin comment, quand et par qui a été fondé le village.
Les pionniers

Lorsque les Îles de la Madeleine sont confiées en seigneurie à un nommé Isaac Coffin (1806), les Acadiens perdent tous les droits et acquis sur la terre et sont assommés de taxes. De plus l’espace vient vite à manquer et les mauvaises récoltes s’accumulent. Certains habitants des Îles de la Madeleine cherchent donc un nouveau refuge. La Côte Nord, littoral encore vierge et bien connu de plusieurs Madelinots (habitants des Îles) sera la destination d’une centaine de famille. Celles-ci se dirigent d’abord vers Kegaska, et ensuite vers Natashquan et la Pointe-aux-Esquimaux (aujourd’hui Havre-Saint-Pierre). Cette dernière deviendra une véritable petite capitale acadienne au fil des ans.

Les pionniers vivent principalement de la mer. Certains ont des bœufs (utilisés comme animaux de trait), des vaches et cochons, d’autres entretiennent un petit jardin. Mais souvent la survie prime sur le reste, et c’est la mer qui fournit aux habitants de quoi subsister l’année durant. Le loup-marin à la fin de l’hiver, et puis la saison des grandes pêches : hareng tout d’abord, morue ensuite et surtout. Celle-ci attirera à Natashquan trois compagnies dès 1858, dont une seule s’installera durablement au village, celle des frères De la Parelle. Cette compagnie emploiera une vingtaine de saisonniers l’été.
Plusieurs mauvaises saisons de pêche se succèdent au début des années 1880. Les pêcheurs s’endettent, et la disette s’installe. La situation est telle qu’en 1886, le curé en place au village propose de déménager le village vers sa patrie d’origine et de la reconvertir à l’agriculture. Une trentaine de familles natashquanaises suivent le curé et partent fonder Saint-Théophile, en Beauce. Mais Natashquan reste debout et la pêche reprend petit à petit.
[À suivre]
Sources :
- FRENETTE (Pierre) & LANDRY (Bernard), Natashquan… Le goût du large, Montréal, Les Nouvelles Éditions de l’Arc, 2005.
- Sur la route de Natashquan, audio guide routier, Natashquan, Copacte, 2005.
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