dimanche 23 septembre 2007

Aux alentours...

Notre maison est en bois, sur deux étages, peinte en bleu. Le perron est peint en rouge et donne de l’autre côté de la route, directement sur la mer. Nous partageons le jardin avec Lionel Vigneault, le cousin de Gilles, ainsi qu’avec une petite boutique qui nous sert d’entrepôt et d’une grange où nous avons été chercher quelques meubles.

Notre maison vue de la route, la maison de Lionel en arrière.

Notre maison a été construite à la fin des années 40 par Lionel, son frère Midas et leur père, qui est mort quelques mois à peine après l’achèvement des travaux. Lionel et Midas y vécurent jusqu’à ce que ce dernier meurre à son tour dans les années 80. le jardin est délimité par de belles clôtures en bois et est bordé de sapins. Nous avons installé deux hamacs qui donnent sur la plage, et, au bord de la clôture, un banc pour regarder la mer. Juste après c’est la dune et puis la plage. La maison paternelle de Gilles Vigneault, dont il parle dans l’hymne du Québec « Mon pays », est juste de l’autre côté de la route.

En haut, les hamacs. En bas, la maison paternelle de Gilles Vigneault.

En avant de chez nous, dans les dunes, le couple Lachance a retapé un bateau qu’il occupe tout l’été. Ils repartiront d’ici quelques semaines à Rivière-au-Tonerre, où ils vivent le restant de l’année. Sur un promontoire avancé dans la mer se trouve le Galet, symbole de Natashquan. C’est là que sont situés les anciens magasins des pêcheurs de morue. Le village a vécu de la pêche à la morue depuis sa création en 1855 jusqu’il y a une dizaine d’années, quand ce poisson a disparu de la contrée. Sur le Galet se trouvent encore cinq ou six de ces petits magasins, cabanes en bois isolées, témoins du passé du village, conservées en l’état pour les touristes. À droite sur la plage se trouve l’Échourie, café et salle de fête de Natashquan, fermé jusqu’en janvier. Le propriétaire m’a proposé d’y travailler dès sa réouverture.


La maison-bateau et le Galet, avancé dans la mer, avec ses fameux "magasins".

Notre chez nous est petit et chaleureux. La cuisine et le salon, tout en bois, se trouvent au rez-de-chaussée. À l’étage, il y a la salle de bain et trois chambres. Nous en avons transformé une en bureau et en bibliothèque. C’est de là que je vous écris. De notre chambre, nous voyons la mer et le Galet. Nous avons un vélo pour aller à l’épicerie ou au dépanneur, tant qu’il n’y a pas de neige.

Vues intérieures.

Le ciel est toujours bleu clair et profond. Natashquan bénéficie d’un ensoleillement exceptionnel, l’un des plus importants du Québec. Ce ne sera donc pas la nuit boréale que certains pouvaient imaginer. La mer est d’un bleu plus foncé, sombre et froid. Les goélands s’installent sur notre toit, les corbeaux dans les arbres alentours. Les ours sont plus loin, aux abords du village. La nuit, ils s’aventurent parfois sur la plage. Nous avons vu hier des traces de pas d’ours dans le sable. Ils sont dangereux à ce moment de l’année car leurs jeunes viennent de naître. Mais nous ne nous promenons jamais sans notre « répulsif à ours » à la ceinture, bombonne de poivre de cayenne achetée dans un magasin d’armes de Québec, censée paralyser la bête quelques secondes, le temps pour nous de nous enfuir.

N’ayant encore rencontré personne dans le village, à part le « petit Lionel » qui m’a fait visionner un film sur Natashquan – j’aurai l’occasion d’y revenir -, je n’ai à portée de mon étude que le jardin et la plage. J’y ai déjà constaté des phénomènes étranges. Je vous ai parlé des traces de pas d’ours dans le sable. Chaque jour, je découvre un oiseau mort, éventré. Ce matin, j’ai retrouvé deux viscères toutes fraîches sur le ponton en bois qui longe la plage. À midi, elles avaient disparu. Cet après-midi, à proximité des hamacs, j’ai découvert un petit amas de restes de poissons. Des têtes, des nageoires, des entrailles. J’y suis retourné il y a cinq minutes : tout avait disparu, il ne restait pas la moindre petite écaille. Qui avait déposé ces poissons là ? Qui est venu les reprendre et nettoyer l’endroit ? Un oiseau ? Un ours ? je n’y connais malheureusement rien en coutumes animales, mais je ne manquerai pas de me pencher sur la question.

Jusqu’au revoir,

Guillaume.

à venir cette semaine : promenade interactive de la plage à la maison, description et premières rencontres avec la population de Natashquan, compte-rendu d'une randonnée en forêt et dans la toundra.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci pour cette balade, dans ses contrées lointaines dont je rêve bien souvent!